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Collection : Sandrine LEPELLETIER

Sandrine LEPELLETIER, céramique, collection Musée Art et Déchirure
Sandrine LEPELLETIER, céramique, Festival Art et Déchirure 2019
Catalogue du Festival Art et Déchirure 2017

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2017 :

Sandrine Lepelletier vit et travaille à Rouen depuis 1997. Elle utilise des procédés des arts du feu (défournement à chaud ou« raku »). Les couleurs appliquées sont des engobes vitrifiés.
En reliefs ou grattés dans la terre, les personnages de Sandrine Lepelletier sont des humains. Des humains pas forcément réalistes : des créatures imaginées dans des disproportions souvent curieuses ! Pas gâtées par la vie pour la plupart : l’une a des protubérances sur les bras qui, vues de près, sont des petits personnages. Une autre semble prise dans un réseau de cours d’eau qui « coulent » vers les oreilles, suggèrent le nez, les sourcils puis s’en vont dans les cheveux… Une autre encore, a le ventre percé, d’où émergent des homoncules. L’individu dans l’individu, dans…. en somme ! Et Sandrine Lepelletier, la génitrice talentueuse !
Jeanine Rivais, Août 2017

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2016 :

Autodidacte, Sandrine Lepelletier modèle la terre depuis 1997. Ses terres enfumées sont décorées à l’aide d’engobes vitrifiés. Sandrine s’intéresse à l’humain. Ses œuvres, qu’elles ressemblent à des tours, des maisons ou même des boîtes à secrets ou à malices, sont pratiquement toutes des têtes humaines. Ses sculptures sont une expression de la recherche de la place de l’artiste qu’elle n’a pas encore trouvé dans son existence. Une recherche intérieure : vivre une certaine solitude dans la collectivité. C’est aussi son parcours personnel, à la recherche d’un endroit intérieur. L’artiste aime mettre de l’humanité dans un monde fait de solitudes, combler les vides. Dans un monde où tout se délite, où tout est à refaire, qu’il faut recréer. Loin de la résignation, c’est un message d’espoir, une citadelle où l’on peut trouver protection, quelque chose de rassurant.
Jean Luc Bourdila et Oana AMÃRICÃI

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2012 :

Levi-Strauss nous raconte que chez les Yurukarés, une peuplade qui vivait aux pieds des Andes, les femmes –seules autorisées à faire de la poterie- travaillaient à l’abri des regards sous une hutte, dans un complet silence, « convaincues que si elle disait un seul mot leurs pots se fendraient à la cuisson. »
Sandrine Lepelletier vit à Rouen en 2012, et non pas il y a trois siècles dans la forêt vierge.  Mais, on l’imagine volontiers dans le silence de son atelier, retrouver la solennité des femmes Yurukarés travaillant l’argile. Aujourd’hui encore donner forme et visages à des créatures, fixer leur âme dans le feu de la cuisson, sont des opérations magiques qui en appellent aux 4 éléments : terre, feu, eau et air. Un contact direct avec la nature –spécialement à travers la technique du « raku » qu’utilise Sandrine- qui télescope les époques et les continents et rejoue à chaque fois le geste du démiurge fabriquant ses créatures.
Intensité de l’expression, clarté de la structure, simplicité de la technique : les œuvres de Sandrine sont des créatures : les yeux et les bouches percent des visages et ameutent le cirque des affects : la surprise, l’angoisse, la colère,  les cris…  Toute une violence qui s’exprime, immédiatement contenue et neutralisée par le tronc de terre qui soutient l’ensemble. Bref des œuvres qui s’approprient les souffrances humaines. La céramique, art-thérapie ?  Bien sûr, car on reprend des forces dans ce rapport direct à la fabrication, à la terre ; mais passées par l’épreuve du feu, les créatures s’animent, s’émancipent et entreprennent, selon la formule d’Artaud, de « guérir la vie ». 
Guillaume Goujet   


Vidéo 2009

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