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Collection : Paul HÉRAIL

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Paul HÉRAIL, Le passage, fer, bois, papier, collection Musée Art et Déchirure – photo JFG
Paul HÉRAIL, Quatuor à une corde, bois, corde, caoutchouc, fer, collection Musée Art et Déchirure – photographie JFG

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2019

De l’arbre, on tire des planches.
Des planches qui font les bateaux, les caisses ou les palettes.
Usées, fatiguées, marquées aux clous rouillés du labeur, elles seront finalement abandonnées, jetées, ballottées, flottées jusqu’au pied des falaises.
Une légende raconte qu’elles seraient venues là, porteuses de paix, offrir un abri à l’âme des marins disparus en mer.
De l’arbre, on fait le papier.
Sur le papier s’impriment des romans de mer, de flibuste, de boucaniers dont les signes et les mots font écho aux bois perdus des bateaux oubliés.
Leurs pages, retrouvées un jour par hasard dans une cave inondée, se découpent sous mes doigts, parfois en chapeaux, souvent en méduses venues des sombres profondeurs poser quelques points lumineux.
De tout ça, je fais des assemblages.
Des assemblages de bois, de clous et de vieux papiers mouillés, hommage poétique perlé d’humour offert à ceux qui ont usé leurs vies à leurs côtés, esprits flottants entre vagues d’océans et pages de romans.
>> Paul Hérail

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2016

De l’arbre on fait le papier.
Sur le papier s’impriment des romans, dont les pages perdues se plient un jour en petits bateaux ou se déploient en corolles.
De l’arbre on tire des planches.
Des planches qui font les bateaux, les caisses, les palettes, tout un outillage qui – rouillé de labeur quotidien – est jeté ou perdu par dessus bord quand il n’est plus bon “à rien”.
De la vie on garde des traces.
Les choses, quand je les trouve, révèlent des richesses, des failles, des merveilles et des blessures, accumulées au fil des années, insoupçonnés par ceux qui les ont côtoyées.
Le hasard me pose à leurs côtés et j’écoute leurs histoires, si proches du parcours de vies de bien des hommes. D’une grande économie de moyens hors du temps, j’assemble ici ces “petits riens” qui me sont offerts, respectant leur état initial tout en évitant de les blesser davantage.
>> Paul Hérail


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