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« Accueil » : une installation de Caroline DAHYOT

folio #2 / MA&D

Caroline DAHYOT est venue installer sa famille-monde dans la salle d’accueil de l’ancien pavillon des femmes du C.H.R. Un lieu qui abrite désormais le Musée Art et Déchirure à Sotteville-lès-Rouen.

Dévoilement : le drap est au cœur du propos, en opacité ou en transparence

Elle travaille au plus juste, avec une étonnante économie de moyens (un escabeau, un tube de couleur, un pinceau, une touche) pour un résultat foisonnant et déconcertant qui joue, comme sans l’avoir voulu, de la répétition et du décalage. C’est très dense et c’est très construit, mais par touches légères et rapides, qui se posent avec justesse exactement là où on ne les attendait pas.

Caroline DAHYOT, le Baiser des amoureux, peinture acrylique sur linoléum, 2023, Musée Art et Déchirure – photo JFG

Au centre du dispositif, une grande fresque peinte sur un sol anthracite : des lèvres qui s’unissent jusqu’à ne former qu’une bouche. La lumière émane des corps amoureux : elle est comme le fruit de ce baiser. « Je t’aime de tout mon cœur » se disent-ils mutuellement : un amour-luminaire qui éclaire le miroir obscur de la surface des eaux, comme dans le songe d’une nuit d’été au bord d’un lac. C’est beau. Ceux qui voient ces amoureux le ressentent.

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Tout est promesse : « Nous irons l’un vers l’autre dans le partage sans domination et dans une liberté de paroles bienveillantes – l’amour ne sera plus un chemin de batailles ».

Les cœurs circulent comme des feuilles portées par le vent. C’est le vent paraclet, le souffle de l’Esprit : le consolateur, le défenseur, l’intercesseur. Cette trinité n’est pas la seule grille de lecture de l’œuvre de Caroline Dahyot, mais c’en est une. « Certaines âmes restent pour nous guider » : elle l’inscrit sur la toile. C’est ainsi.

Par Jean-François Guillou

L’image du jour : Éric DEMELIS

Éric DEMELIS, 08/09/2017, collection Musée Art et Déchirure

L’image du jour : Joseph Ferdinand CHEVAL

Il est important de savoir d’où on vient. L’art brut a une histoire. Et à la source de l’art brut, il y a Hauterives, dans la Drôme, où œuvra Joseph Ferdinand Cheval.
“1879-1912 : 10 000 Journées, 93 000 Heures, 33 ans d’épreuves” pour construire son Palais idéal.
Il fut considéré vers 1920 comme un précurseur de l’architecture surréaliste par André Breton, puis de l’art brut par Jean Dubuffet. Considérant le Palais comme le seul exemple d’architecture naïve, André Malraux en décide le classement en 1969. Picasso, Tinguely, Niki de Saint Phalle vouaient également une admiration sans borne au facteur Cheval.

Joseph Ferdinand CHEVAL, Tombeau du silence et du repos sans fin, sculpture, cimetière de Hauterives (Drôme) – photo JFG

L’image du jour : Micheline MÉNARD

Micheline MÉNARD, céramique, 2014, collection Musée Art et Déchirure

L’image du jour : Caroline DAHYOT

Caroline DAHYOT, Je t’aime et tu viens avec ton cœur, chaise peinte, collection privée, Musée Art et Déchirure.

Des fusils pour tuer la misère

Musée Art et Déchirure Sotteville-lès-Rouen
André ROBILLARD au Musée Art et Déchirure, le 25 mars 2023, devant un de ses fusils – photo JFG

Les fusils d’André ROBILLARD, alors que la guerre est de retour en Europe, interpellent avec force le visiteur de l’exposition du Musée Art et Déchirure. Mais ils peuvent prêter à contresens. Des fusils pour faire quoi ? Savine Faupin, conservatrice en charge de l’art brut au musée du LaM, nous aide à mieux les comprendre en recontextualisant utilement ces œuvres (une vidéo réalisée en 2021).

TUER LA MISÈRE – ROBILLARD & LES ENDIMANChÉS (2008)

André Robillard, reporter spatial

Dessinateur et reporter-conteur de la conquête spatiale : « Je suis allé sur la planète Mars à 600 millions de kilomètres de la Terre. C’est loin, mais ça m’intéresse. J’ai pris mes jumelles et j’ai regardé les cratères, si il y avait quelque chose dedans, si c’était habité. »

Ainsi parle André Robillard. L’artiste est mondialement connu pour son œuvre de sculpteur et ses fusils « pour tuer la misère ». Son autre domaine de prédilection est l’exploration du système solaire et plus particulièrement le temps des premiers héros de la conquête spatiale, entre 1957 (Spoutnik) et 1972 (fin du programme Apollo) au cœur de la Guerre froide : Gagarine, Armstrong, Collins, Aldrin…

Ces dessins font partie de l’exposition André Robillard
Musée Art et Déchirure
CHR de Sotteville-lès-Rouen
25 mars – 24 septembre 2023.

André ROBILLARD, VÉRhNER.VON BRAUN.SAVANT LE V1.ALLEMAND, feutre sur papier – photo JFG
André ROBILLARD, US AIR FORCE CHASSEUR BOMBARDIEN, feutre sur papier – photo JFG

André ROBILLARD, La comète All Bopp et la fusée Apollo USA 17, feutre sur papier – photo JFG

André ROBILLARD, LA COMÈT All Bopp , LA TERRE, LE SOLEIL, COLLINS ADRINS LE 21 juillet 1969 SUR LE SOL LUNAIRE NEIL ARMSTRONG, feutre sur papier – photo JFG

« Accueil » : une installation de Caroline DAHYOT

folio #2 / MA&D

Caroline DAHYOT est venue installer sa famille-monde dans la salle d’accueil de l’ancien pavillon des femmes du C.H.R. Un lieu qui abrite désormais le Musée Art et Déchirure à Sotteville-lès-Rouen.

Dévoilement : le drap est au cœur du propos, en opacité ou en transparence

Elle travaille au plus juste, avec une étonnante économie de moyens (un escabeau, un tube de couleur, un pinceau, une touche) pour un résultat foisonnant et déconcertant qui joue, comme sans l’avoir voulu, de la répétition et du décalage. C’est très dense et c’est très construit, mais par touches légères et rapides, qui se posent avec justesse exactement là où on ne les attendait pas.

Caroline DAHYOT, le Baiser des amoureux, peinture acrylique sur linoléum, 2023, Musée Art et Déchirure – photo JFG

Au centre du dispositif, une grande fresque peinte sur un sol anthracite : des lèvres qui s’unissent jusqu’à ne former qu’une bouche. La lumière émane des corps amoureux : elle est comme le fruit de ce baiser. « Je t’aime de tout mon cœur » se disent-ils mutuellement : un amour-luminaire qui éclaire le miroir obscur de la surface des eaux, comme dans le songe d’une nuit d’été au bord d’un lac. C’est beau. Ceux qui voient ces amoureux le ressentent.

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Tout est promesse : « Nous irons l’un vers l’autre dans le partage sans domination et dans une liberté de paroles bienveillantes – l’amour ne sera plus un chemin de batailles ».

Les cœurs circulent comme des feuilles portées par le vent. C’est le vent paraclet, le souffle de l’Esprit : le consolateur, le défenseur, l’intercesseur. Cette trinité n’est pas la seule grille de lecture de l’œuvre de Caroline Dahyot, mais c’en est une. « Certaines âmes restent pour nous guider » : elle l’inscrit sur la toile. C’est ainsi.

Par Jean-François Guillou

« Le noyau primitif »

C’est la première œuvre que découvriront les visiteurs en arrivant au musée. Cet ensemble de sculptures de Fanny FERRÉ est installé depuis 2019 dans le parc de l’ex-pavillon des femmes.
Le travail du temps poursuit celui de l’artiste.

« Les êtres qui naissent depuis un quart de siècle sous les doigts de Fanny Ferré ont définitivement adopté la grâce énigmatique des nomades. Façonnées comme par le vent, leurs silhouettes puissantes mais gracieuses, nimbées de longues chevelures et de rares oripeaux, n’en finissent pas de prendre le large. Toutes définissent la condition humaine tel un désir inassouvi d’ailleurs. »
Françoise MONNIN, critique d’art – Rédactrice en chef de la revue ARTENSION – février 2016


L’atelier de Fanny FERRÉ, à Saint-Sulpice-sur-Risle (Orne), en octobre 2018.
Photographies de Michel VASSAULT

André ROBILLARD dans la revue Rhizome (n°84)

 Échappées artistiques : revue Rhizome (février 2023, n°84)
André Robillard explique comment « l’art brut a changé sa vie » (p. 16 et suivantes)