Home » artistes (Page 8)

Category Archives: artistes

« Comme une fenêtre ouverte sur un monde »

Sur un mur de l’atelier du musée Art et Déchirure, là où la peinture s’est écaillée, se pressent des figures énigmatiques et silencieuses surgies du monde sombre du peintre Hubert DUPRILOT.

Hubert DUPRILOT, Ils nous regardent, peinture sur enduit plâtre, mai 2023, atelier du Musée Art et Déchirure

« Depuis la Renaissance et ses théories sur la perspective, la cause semble entendue : le tableau est comme une fenêtre ouverte sur le monde. D’un signe sur une paroi, ou de l’illustration de la parole divine à l’usage des analphabètes, l’image s’est transformée en un trou dans le mur donnant à voir un autre univers, dont l’homme serait le centre. »
Harry Bellet, « Quand l’art passe par la fenêtre », Le Monde, 28 avril 2013

Collection : Angélik BARRÉ

Angélik BARRÉ, Les eux sont brouillés, peinture sur bois, mai 2008, collection Musée Art et Déchirure
détail

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2012 :

« Glauque », « joli », « surprenant », « bizarre », « particulier », « marrant », « surréaliste », « vulgaire », pas mal d’adjectifs ont été utilisés pour qualifier mon travail. Ils révèlent tout à fait ce que je cherche à montrer à travers mes toiles : une opposition entre un visuel « joli » et un texte « glauque ». Mes toiles jouent sur les mots, font du second degré, mélangent réalisme et illustrations, utilisent la couleur tout comme le noir et blanc, se composent dans un joyeux bordel organisé où tout s’entrecroise, se superpose, s’oppose de manière à ce que chacun y fasse son interprétation. Mon processus de travail est simple : j’observe, j’écoute; le quotidien m’inspire quelques mots que je griffonne sur mon calepin et après j’improvise à même la toile. Je travaille à l’intuition, je me laisse guider par mes pinceaux au grès de mon humeur. Pour ce qui est de la technique, tout est peint et j’y tiens! Pour les visages réalistes je redessine des photos trouvées ici et là : des inconnus, des amis, la famille et si je ne trouve pas l’expression ou l’angle qui me convient je prends mon miroir et fait mes grimaces…, pour les illustrations, pas de modèles, juste un miroir pour les expressions et quelques mise en situation pour les postures. Autant vous dire que mes toiles sont très personnelles, vous y rencontrerez ma grand- mère, mon neveu, le fils d’une amie, moi… et vous y lirez une partie de mon quotidien. Mais ne vous attendez pas lire en moi comme dans une toile accrochée; l’ambiguïté, les différents niveaux de lecture et les sous-entendus restent mes maîtres-mots. Petite mes crayons ont été mon moyen d’expression favori pour me faire comprendre, pour me défouler, pour évacuer, devenue adulte rien n’a changé.

C’est un détail : Mario CHICHORRO

« le petit détail qui fait la différence »
« le diable se cache dans les détails »
« raconter par le détail »

C’est peut-être un détail pour vous, mais souvent il en dit beaucoup… Le détail : un enjeu crucial.

Pour aller plus loin, la parole d’un philosophe : « Pour une esthétique du détail »

Collection : Virginie GUILLAUME-PETIT

Virginie GUILLAUME-PETIT, Jeune femme, linogravure, février 2005, collection Musée Art et Déchirure

L’énigme du jour : « TU »

Marc Giai-Miniet, « TU », technique mixte sur papier, 15,5 cm x 21 cm, août 2018, collection Musée Art et Déchirure

Comment interpréter ce titre ? Comment interpréter cette œuvre ?

Le conseil du jour

« Regarder ce qui est beau »

Caroline DAHYOT, Regarder ce qui est beau, encre et fusain sur papier, 2016, collection Musée Art et Déchirure.

Pour nourrir la réflexion : un dossier du Centre Pompidou.

Collection : CHRISTIANIA

CHRISTIANIA, Mémoires dysharmoniques, 02/2014, collection Musée Art et Déchirure

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2017 :

La création de Christiania répond à un état de perpétuelle résilience et de combat en une nécessité intérieure et vitale. Autodidacte, elle s’exprime de manière expulsive et intuitive à fleur de peau dans un besoin d’absolu (…)
Ses dessins d’une étonnante beauté, envoûtants, bouleversants, dérangeants, mystiques et oniriques à l’encre noire cristallisée de texture Intime – marqués d’emblée par l’étrangeté ; nous livrent un monde en exil au langage multiple – indépendamment Libre. Un mode de vie poétique, habité, illuminé aux portes de l’extrême. Ses œuvres avec lesquelles elle fait corps, sont les retranscriptions personnelles de ses visions les plus profondes, perçues, vécues et transcendées de l’angoisse insondable au ravissement… (…)
christiania-outsider.webnode.fr

Collection : Marie POURCHOT

Marie POURCHOT, Psychopompe de Rouen, broderie sur wax, gravure, peinture, 2019, collection Musée Art et Déchirure.

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2019 :

Peintre à l’origine, je diversifie mes réflexions artistiques après un master en ethnologie. Attirée par les débats anthropologiques, l’art et l’artisanat, j’ai orienté mes réflexions et travaux vers un art mêlant art plastique/textile et anthropologie. Après des formations en broderie, le textile devient mon moyen d’expression principal, je travaille avec le fil, manipule la broderie, mais aussi la linogravure, le tissu et la peinture. J’aime les couleurs et définis mon travail de « maximaliste ». Cette saturation de couleurs et d’informations est mon moyen d’expression, elle me permet également d’établir un contact avec le contemplateur. L’excès de couleurs représente pour moi les méandres de la psychologie humaine, perçues, interprétables et interprétées de diverses façons. Je cherche à interpeller et accrocher le regard, générer des questionnements. Je créé un lien entre le passé et le présent, entre les matières et techniques diverses, et entre les disciplines. Mon travail questionne et thématise l’expression de notre imaginaire collectif et individuel, de nos interactions communicationnelles, de nos intentions, de nos perceptions, de nos identités et nos émotions. Il est ma représentation du monde avec sa palette d’émotions humaines, mouvantes et imbriquées entre elles.

Collection : Martha GRÜNENWALDT

Martha GRÜNENWALDT (1910-2008)

Martha GRÜNENWALDT, dessin, collection Musée Art et Déchirure

Notice :

Née en 1910 à Hamme-Mille, dans le Brabant Wallon, elle est la fille d’un musicien ambulant. Elle connaît une enfance difficile et mouvementée et se trouve placée, encore jeune, comme bonne à tout faire dans diverses familles. A l’âge de vingt-trois ans, elle se marie avec un musicien et travaille en usine jusqu’à la naissance de sa fille, Josine. En 1937 elle se sépare de son mari et mène alors une vie d’errance. Elle joue du violon aux terrasses des cafés. En 1940, son mari reprenant la garde de sa fille, elle est engagée comme domestique dans un château. C’est en 1968 qu’elle rejoint sa fille à Mouscron. Dans cette atmosphère familiale qui lui donne un peu de sérénité, elle joue souvent du violon pour ses petits-enfants ou les jeunes de passage. Seule dans sa chambre, elle fait, des heures durant, des gammes et des exercices, comme son père le lui imposait lorsqu’elle était enfant.
En 1981, elle commence à dessiner au crayon de couleur sur des papiers de récupération : affiches, tracts, papier à tapisser, etc. Ses dessins représentent des femmes-fleurs. Parfois, elle donne des dessins à ses petits-enfants, qui les reçoivent avec plaisir, les adultes restant plutôt indifférents à cette création qu’ils ne comprennent pas toujours. Ses travaux ont été révélés par le Centre de recherche et de diffusion Art en Marge de Bruxelles en 1987.

Images du jour : des mères singulières

Une mère par Caroline DAHYOT (Villa Verveine, AULT)
Une mère par Pierre AMOURETTE (collection Musée Art et Déchirure)
Une mère par Fanny FERRÉ (collection Musée Art et Déchirure)