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Monthly Archives: avril 2023

Le MA&D sur RCF-Rouen

Mardi 11 avril 2023 – Joël DELAUNAY, président de l’association Art et Déchirure et directeur du Musée Art et Déchirure, interviewé par Benjamin FORTIN-DUCHEMIN sur les ondes de RCF.

Joël DELAUNAY

Collection : Alissa THOR

Née à Paris en 1974, artiste autodidacte, vivant à Paris et travaillant à Rouen. Études de Lettres et de Philosophie, documentaliste à l’Éducation Nationale pendant 12 ans. Depuis 2011, elle se consacre exclusivement à la peinture et à la poésie (dans un style qualifié d’expressionnisme moderne et onirique).

Alissa THOR, La Meurtrière, collection Musée Art et Déchirure
Alissa THOR, Festival Art et Déchirure, 2016

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2016 :

Je peins pour que vous vous arrêtiez, pour aller vers vous, pour que vous vous approchiez, pour vous faire face. Je peins pour que les mots viennent, et la douceur, et la violence, et les corps tout ensemble. Je peins pour que quelque chose se passe. Quelque chose entre nous. Quelque chose d’intime et de sauvage. Oui, je peins ni plus ni moins pour que vous et moi ayons le coup de foudre, ce truc fou qui secoue, mais qui enchante : c’est cela mes toiles – ne soyez pas surpris de leur dureté – le choc y est au premier chef, mais aussi, regardez, ce mouvement – comme dit si bien la langue – qui rend l’affection.
« Il n’y a rien de plus violent que la douceur » (N. de Staël)


Sandrine LEPELLETIER

Sandrine LEPELLETIER, céramique, collection Musée Art et Déchirure
Sandrine LEPELLETIER, céramique, Festival Art et Déchirure 2019
Catalogue du Festival Art et Déchirure 2017

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2017 :

Sandrine Lepelletier vit et travaille à Rouen depuis 1997. Elle utilise des procédés des arts du feu (défournement à chaud ou« raku »). Les couleurs appliquées sont des engobes vitrifiés.
En reliefs ou grattés dans la terre, les personnages de Sandrine Lepelletier sont des humains. Des humains pas forcément réalistes : des créatures imaginées dans des disproportions souvent curieuses ! Pas gâtées par la vie pour la plupart : l’une a des protubérances sur les bras qui, vues de près, sont des petits personnages. Une autre semble prise dans un réseau de cours d’eau qui « coulent » vers les oreilles, suggèrent le nez, les sourcils puis s’en vont dans les cheveux… Une autre encore, a le ventre percé, d’où émergent des homoncules. L’individu dans l’individu, dans…. en somme ! Et Sandrine Lepelletier, la génitrice talentueuse !
Jeanine Rivais, Août 2017

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2016 :

Autodidacte, Sandrine Lepelletier modèle la terre depuis 1997. Ses terres enfumées sont décorées à l’aide d’engobes vitrifiés. Sandrine s’intéresse à l’humain. Ses œuvres, qu’elles ressemblent à des tours, des maisons ou même des boîtes à secrets ou à malices, sont pratiquement toutes des têtes humaines. Ses sculptures sont une expression de la recherche de la place de l’artiste qu’elle n’a pas encore trouvé dans son existence. Une recherche intérieure : vivre une certaine solitude dans la collectivité. C’est aussi son parcours personnel, à la recherche d’un endroit intérieur. L’artiste aime mettre de l’humanité dans un monde fait de solitudes, combler les vides. Dans un monde où tout se délite, où tout est à refaire, qu’il faut recréer. Loin de la résignation, c’est un message d’espoir, une citadelle où l’on peut trouver protection, quelque chose de rassurant.
Jean Luc Bourdila et Oana AMÃRICÃI

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2012 :

Levi-Strauss nous raconte que chez les Yurukarés, une peuplade qui vivait aux pieds des Andes, les femmes –seules autorisées à faire de la poterie- travaillaient à l’abri des regards sous une hutte, dans un complet silence, « convaincues que si elle disait un seul mot leurs pots se fendraient à la cuisson. »
Sandrine Lepelletier vit à Rouen en 2012, et non pas il y a trois siècles dans la forêt vierge.  Mais, on l’imagine volontiers dans le silence de son atelier, retrouver la solennité des femmes Yurukarés travaillant l’argile. Aujourd’hui encore donner forme et visages à des créatures, fixer leur âme dans le feu de la cuisson, sont des opérations magiques qui en appellent aux 4 éléments : terre, feu, eau et air. Un contact direct avec la nature –spécialement à travers la technique du « raku » qu’utilise Sandrine- qui télescope les époques et les continents et rejoue à chaque fois le geste du démiurge fabriquant ses créatures.
Intensité de l’expression, clarté de la structure, simplicité de la technique : les œuvres de Sandrine sont des créatures : les yeux et les bouches percent des visages et ameutent le cirque des affects : la surprise, l’angoisse, la colère,  les cris…  Toute une violence qui s’exprime, immédiatement contenue et neutralisée par le tronc de terre qui soutient l’ensemble. Bref des œuvres qui s’approprient les souffrances humaines. La céramique, art-thérapie ?  Bien sûr, car on reprend des forces dans ce rapport direct à la fabrication, à la terre ; mais passées par l’épreuve du feu, les créatures s’animent, s’émancipent et entreprennent, selon la formule d’Artaud, de « guérir la vie ». 
Guillaume Goujet   


Vidéo 2009

Collection : Sandrine LEPELLETIER

Sandrine LEPELLETIER, céramique, collection Musée Art et Déchirure
Sandrine LEPELLETIER, céramique, Festival Art et Déchirure 2019
Catalogue du Festival Art et Déchirure 2017

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2017 :

Sandrine Lepelletier vit et travaille à Rouen depuis 1997. Elle utilise des procédés des arts du feu (défournement à chaud ou« raku »). Les couleurs appliquées sont des engobes vitrifiés.
En reliefs ou grattés dans la terre, les personnages de Sandrine Lepelletier sont des humains. Des humains pas forcément réalistes : des créatures imaginées dans des disproportions souvent curieuses ! Pas gâtées par la vie pour la plupart : l’une a des protubérances sur les bras qui, vues de près, sont des petits personnages. Une autre semble prise dans un réseau de cours d’eau qui « coulent » vers les oreilles, suggèrent le nez, les sourcils puis s’en vont dans les cheveux… Une autre encore, a le ventre percé, d’où émergent des homoncules. L’individu dans l’individu, dans…. en somme ! Et Sandrine Lepelletier, la génitrice talentueuse !
Jeanine Rivais, Août 2017

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2016 :

Autodidacte, Sandrine Lepelletier modèle la terre depuis 1997. Ses terres enfumées sont décorées à l’aide d’engobes vitrifiés. Sandrine s’intéresse à l’humain. Ses œuvres, qu’elles ressemblent à des tours, des maisons ou même des boîtes à secrets ou à malices, sont pratiquement toutes des têtes humaines. Ses sculptures sont une expression de la recherche de la place de l’artiste qu’elle n’a pas encore trouvé dans son existence. Une recherche intérieure : vivre une certaine solitude dans la collectivité. C’est aussi son parcours personnel, à la recherche d’un endroit intérieur. L’artiste aime mettre de l’humanité dans un monde fait de solitudes, combler les vides. Dans un monde où tout se délite, où tout est à refaire, qu’il faut recréer. Loin de la résignation, c’est un message d’espoir, une citadelle où l’on peut trouver protection, quelque chose de rassurant.
Jean Luc Bourdila et Oana AMÃRICÃI

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2012 :

Levi-Strauss nous raconte que chez les Yurukarés, une peuplade qui vivait aux pieds des Andes, les femmes –seules autorisées à faire de la poterie- travaillaient à l’abri des regards sous une hutte, dans un complet silence, « convaincues que si elle disait un seul mot leurs pots se fendraient à la cuisson. »
Sandrine Lepelletier vit à Rouen en 2012, et non pas il y a trois siècles dans la forêt vierge.  Mais, on l’imagine volontiers dans le silence de son atelier, retrouver la solennité des femmes Yurukarés travaillant l’argile. Aujourd’hui encore donner forme et visages à des créatures, fixer leur âme dans le feu de la cuisson, sont des opérations magiques qui en appellent aux 4 éléments : terre, feu, eau et air. Un contact direct avec la nature –spécialement à travers la technique du « raku » qu’utilise Sandrine- qui télescope les époques et les continents et rejoue à chaque fois le geste du démiurge fabriquant ses créatures.
Intensité de l’expression, clarté de la structure, simplicité de la technique : les œuvres de Sandrine sont des créatures : les yeux et les bouches percent des visages et ameutent le cirque des affects : la surprise, l’angoisse, la colère,  les cris…  Toute une violence qui s’exprime, immédiatement contenue et neutralisée par le tronc de terre qui soutient l’ensemble. Bref des œuvres qui s’approprient les souffrances humaines. La céramique, art-thérapie ?  Bien sûr, car on reprend des forces dans ce rapport direct à la fabrication, à la terre ; mais passées par l’épreuve du feu, les créatures s’animent, s’émancipent et entreprennent, selon la formule d’Artaud, de « guérir la vie ». 
Guillaume Goujet   


Vidéo 2009

Mélie DENEUVE

Mélanie Deneuve-Blondel (ou Mélie) : normande, chrétienne, autiste ; formée en histoire, patrimoine, arts, infographie, indexation et deux ou trois langages web ; communique en images ; petits doigts agiles.
« Heureux les doux, ils auront la terre en partage » (Mt 5)


Mélie DENEUVE, sans titre, collection Musée Art et Déchirure

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2016 :

Le dessin a été mon premier moyen de communiquer avec le monde, et il reste le moyen le plus facile de le faire encore aujourd’hui. Comme j’ai le syndrome d’Asperger, communiquer à l’oral n’est pas mon fort, le dessin est donc comme un pont entre ma bulle et le reste du monde.
C’est aussi un moment de détente, de méditation, voire de prière silencieuse. Je peux commencer quelque chose et être énervée, déséquilibrée, et au fur et à mesure de la création, tout s’apaise et redevient harmonieux.
Je ne pratique pas l’art engagé, je ne cherche pas à éduquer mes contemporains, ni à les choquer, je préfère tenter de les faire s’évader un peu. Si, quand ils regardent mes images, ils trouvent un peu de la paix que je gagne quand je les crée, c’est bien. Mes images servent la cause de la « Mignon Way of Life », un mouvement parti d’une plaisanterie et qui compte quelques adeptes: ce sont des images mignonnes qui permettent de s’évader de la grisaille omniprésente, du monde glauque qui est le nôtre et des déceptions que les humains ne manquent pas d’apporter.
Je suis d’une nature mélancolique et je sombre souvent, pourtant, je ne veux pas faire transparaître ça dans mes images, au contraire, je veux combattre ça et apporter du réconfort. Le Mignon, ça fait du bien à l’âme!


Mélie DENEUVE, Princesse, Festival Art et Déchirure 2016

Collection : Mélie DENEUVE

Mélanie Deneuve-Blondel (ou Mélie) : normande, chrétienne, autiste ; formée en histoire, patrimoine, arts, infographie, indexation et deux ou trois langages web ; communique en images ; petits doigts agiles.
« Heureux les doux, ils auront la terre en partage » (Mt 5)


Mélie DENEUVE, sans titre, collection Musée Art et Déchirure

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2016 :

Le dessin a été mon premier moyen de communiquer avec le monde, et il reste le moyen le plus facile de le faire encore aujourd’hui. Comme j’ai le syndrome d’Asperger, communiquer à l’oral n’est pas mon fort, le dessin est donc comme un pont entre ma bulle et le reste du monde.
C’est aussi un moment de détente, de méditation, voire de prière silencieuse. Je peux commencer quelque chose et être énervée, déséquilibrée, et au fur et à mesure de la création, tout s’apaise et redevient harmonieux.
Je ne pratique pas l’art engagé, je ne cherche pas à éduquer mes contemporains, ni à les choquer, je préfère tenter de les faire s’évader un peu. Si, quand ils regardent mes images, ils trouvent un peu de la paix que je gagne quand je les crée, c’est bien. Mes images servent la cause de la « Mignon Way of Life », un mouvement parti d’une plaisanterie et qui compte quelques adeptes: ce sont des images mignonnes qui permettent de s’évader de la grisaille omniprésente, du monde glauque qui est le nôtre et des déceptions que les humains ne manquent pas d’apporter.
Je suis d’une nature mélancolique et je sombre souvent, pourtant, je ne veux pas faire transparaître ça dans mes images, au contraire, je veux combattre ça et apporter du réconfort. Le Mignon, ça fait du bien à l’âme!


Mélie DENEUVE, Princesse, Festival Art et Déchirure 2016

Collection : Martine MANGARD

Martine MANGARD, Vampire (pour Art et déchirure), assemblage, 2014, collection Musée Art et Déchirure
Martine MANGARD, boite (détail), assemblage, collection Musée Art et Déchirure
Martine MANGARD, boite (détail), assemblage, collection Musée Art et Déchirure
Martine MANGARD, boite (couvercle), assemblage, collection Musée Art et Déchirure

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2017 :

Je choisirai pour évoquer la tonalité de mon travail actuel,entre fantaisie et mélancolie, de citer Verlaine : « Votre âme est un paysage choisi Que vont charmant masques et bergamasques Jouant du luth et dansant et quasi tristes Sous leurs déguisements fantasques… »
J’ai d’ailleurs donné le titre de ce poème « Clair de lune » à l’une des tapisseries trouvées aux puces que j’ai « ravivée » où figure une charmante Fête Galante nocturne dans un jardin vénitien. J’ai eu plaisir ces derniers temps à découvrir un nouveau mode de jeu en recolorisant au pastel d’anciens canevas ou tapisseries et en leur donnant un nouveau sens par collage ou cousage d’objets. Ceci dans la permanence du désir de raconter des histoires, comme par ailleurs dans mes assemblages volume ou mes détournements de gravures de vieux livres.

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2012 :

L’art de bien hériter. Dans l’armoire du grenier, chez mes grands-parents,dormaient ce que je croyais être des trésors : chapeaux et vêtements de cérémonie précieusement pliés, corsets rose-bonbon, bribes de dentelle, menus objets cassés, bimbeloterie et breloques de fond de tiroir. : un vrai ravissement ! Je déballais en secret ces choses oubliées et les désirais de toute mon âme d’enfant sage. Par la suite, d’autres qui ne virent pas là un trésor jetèrent l’ensemble aux ordures. Clic-clac et voilà bon débarras! Qu’à cela ne tienne ! à présent je m’invente à mon aise un héritage ; je recrée, dans l’esprit d’un cabinet de curiosités, des objets ayant appartenu à des familles fictives et rocambolesques : épingles à chapeau pour de jolies tantes cruelles, bague à mécanisme d’un vieux dandy, trophées bidons et autres étrangetés. Et parallèlement je continue à mettre en scène d’autres histoires dans des écrins-boites.

Conférence

« Ce que l’Art Brut a fait à André ROBILLARD »

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Marion OSTER dite LUCRÈCE

Marion Oster est née au Niger et a vécu au Mali et en Mauritanie avant de créer l’espace culturel Lucrèce à Paris, dans les années 1990. Elle dirige en 2017 la galerie Le Cœur au ventre à Lyon. Elle a été artiste en résidence à La Galerie des Nanas durant l’été 2014.

Marion OSTER dite LUCRÈCE, poupée tatouée, collection Musée Art et Déchirure

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2017 :

Marion Oster par Gérard Sendrey
Je n’ai pas la prétention d’apprendre aux lecteurs du présent texte que la fonction créatrice ne saurait être subordonnée à un savoir ni à la volonté de concrétiser une idée déjà bien réfléchie. La création est la définition d’une mise au monde de ce qui n’existait pas encore dans l’univers individuel de son inventeur à titre personnel.. Il peut éventuellement s’agir d’une découverte similaire à une autre déjà faite ailleurs et en d’autres temps. Cependant, l’une ou l’autre novation est marquée par la personnalité de son auteur telle que résultant de son parcours personnel dans des conditions propres à son cadre de vie particulier. Cette situation existentielle marque toutes les manifestations spontanées de qui s’adonne à ce genre d’activité. C’est ce caractère originel qui manifeste la forte personnalité de l’artiste par rapport à d’autres qui veulent inscrire leurs productions au goût du jour avec le désir de plaire pour en tirer profit. Pas question pour Marion Oster de se ranger à se genre de comportement. Elle ne s’emploie pas à faire ce que l’on peut attendre d’elle mais à proposer en toute liberté ce que l’on n’attend pas. Elle n’inscrit pas sa démarche en un mouvement particulier comme il y en a toujours, au fil du temps, dans l’actualité artistique du moment. On pourrait, à la vue d’une des émanations de sa créativité toujours en mouvement, pencher.pour son assimilation à une forme d’expression ayant déjà pignon sur rue mais il s’agirait alors d’une position d’esprit banale, très en vogue chez nombre d’amateurs s’attribuant la capacité de reconnaitre la façon de faire d’un tel chez tel autre en se donnant ainsi à eux-mêmes l’illusion qu’il portent sur l’œuvre un regard des plus avertis au service d’une grande.compétence en la matière. C’est la confusion classique d’un grand nombre entre la vision intellectualisée nourrie de considérations amplement médiatisées et le ressenti émotionnel hors tout ligne de conduite suscitée par les critiques assermentés qui se voudraient généralement au-dessus d’une mêlée dont leur seul souci est de sortir eux-mêmes vainqueurs.

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2016 :

Les Boites de Marion Oster dite Lucrèce

De loin comme des fleurs fraîches…De plus loin des autels portatifs… Un air américain du sud, des couleurs qui crient de douleurs cruelles ensevelies sous les amulettes…Ces boites sont des églises dans lesquelles on pénètre si doucement qu’on entend ses pas sur les dalles… On s’avance dans une forêt de vœux et d’ aveux curieusement incarnés par des objets du culte…La main de celle qui fait ne se montre jamais : on connaît ses choix, ses combinaisons, ses accumulations mais on ignore si elle existe. Elle ne voudrait pas briser le charme qui relie toutes ces reliques… Elle s’oublie dans son travail qui la mène hors du temps, hors de ce sol, là où règne l’Amour absolu. Offrandes, dons minuscules, la pacotille pimpante qui permet de payer le voyage.Là où il est possibles d’espérer. Là où il est possible de demander pardon, une rémission, une trêve…La main invisible avoue qu’ elle fait du beau pour qu’on la voie…elle se voue toute à sa propre absence…Être ou ne pas être…Dire et se taire…Souffrir et s’abandonner…Séduire et attendre… Avoir été la proie,et châtier le chasseur…Cela en pensée muette afin d’être mieux comprise…Rien imposer, la victime organise sa conscience mutilée…aucun dû… De là-haut une flèche viendra,un signe…une caresse ou un acte qui pique…Tant de petites choses avancées n’ont pas la vocation d’appeler une vengeance…une réponse aux blessures… les questions difficiles seront résolues, la loi du talion sera exclue… Que de soins, que de minuties, que de délicatesses!…alors qu’il y a sans doute des malheurs énormes qui ont sévi! Le fracas ne console pas, la peine pleure doucement… Dans ces boites – dans ces églises- on crée les conditions d’un miracle salvateur. On imagine une fin heureuse à des catastrophes intimes. On se prépare à un nouveau, sous d’autres soleils…

Alain ARNEODO

Collection : Marion OSTER dite LUCRÈCE

Marion Oster est née au Niger et a vécu au Mali et en Mauritanie avant de créer l’espace culturel Lucrèce à Paris, dans les années 1990. Elle dirige en 2017 la galerie Le Cœur au ventre à Lyon. Elle a été artiste en résidence à La Galerie des Nanas durant l’été 2014.

Marion OSTER dite LUCRÈCE, poupée tatouée, collection Musée Art et Déchirure

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2017 :

Marion Oster par Gérard Sendrey
Je n’ai pas la prétention d’apprendre aux lecteurs du présent texte que la fonction créatrice ne saurait être subordonnée à un savoir ni à la volonté de concrétiser une idée déjà bien réfléchie. La création est la définition d’une mise au monde de ce qui n’existait pas encore dans l’univers individuel de son inventeur à titre personnel.. Il peut éventuellement s’agir d’une découverte similaire à une autre déjà faite ailleurs et en d’autres temps. Cependant, l’une ou l’autre novation est marquée par la personnalité de son auteur telle que résultant de son parcours personnel dans des conditions propres à son cadre de vie particulier. Cette situation existentielle marque toutes les manifestations spontanées de qui s’adonne à ce genre d’activité. C’est ce caractère originel qui manifeste la forte personnalité de l’artiste par rapport à d’autres qui veulent inscrire leurs productions au goût du jour avec le désir de plaire pour en tirer profit. Pas question pour Marion Oster de se ranger à se genre de comportement. Elle ne s’emploie pas à faire ce que l’on peut attendre d’elle mais à proposer en toute liberté ce que l’on n’attend pas. Elle n’inscrit pas sa démarche en un mouvement particulier comme il y en a toujours, au fil du temps, dans l’actualité artistique du moment. On pourrait, à la vue d’une des émanations de sa créativité toujours en mouvement, pencher.pour son assimilation à une forme d’expression ayant déjà pignon sur rue mais il s’agirait alors d’une position d’esprit banale, très en vogue chez nombre d’amateurs s’attribuant la capacité de reconnaitre la façon de faire d’un tel chez tel autre en se donnant ainsi à eux-mêmes l’illusion qu’il portent sur l’œuvre un regard des plus avertis au service d’une grande.compétence en la matière. C’est la confusion classique d’un grand nombre entre la vision intellectualisée nourrie de considérations amplement médiatisées et le ressenti émotionnel hors tout ligne de conduite suscitée par les critiques assermentés qui se voudraient généralement au-dessus d’une mêlée dont leur seul souci est de sortir eux-mêmes vainqueurs.

Notice du catalogue du Festival Art et Déchirure 2016 :

Les Boites de Marion Oster dite Lucrèce

De loin comme des fleurs fraîches…De plus loin des autels portatifs… Un air américain du sud, des couleurs qui crient de douleurs cruelles ensevelies sous les amulettes…Ces boites sont des églises dans lesquelles on pénètre si doucement qu’on entend ses pas sur les dalles… On s’avance dans une forêt de vœux et d’ aveux curieusement incarnés par des objets du culte…La main de celle qui fait ne se montre jamais : on connaît ses choix, ses combinaisons, ses accumulations mais on ignore si elle existe. Elle ne voudrait pas briser le charme qui relie toutes ces reliques… Elle s’oublie dans son travail qui la mène hors du temps, hors de ce sol, là où règne l’Amour absolu. Offrandes, dons minuscules, la pacotille pimpante qui permet de payer le voyage.Là où il est possibles d’espérer. Là où il est possible de demander pardon, une rémission, une trêve…La main invisible avoue qu’ elle fait du beau pour qu’on la voie…elle se voue toute à sa propre absence…Être ou ne pas être…Dire et se taire…Souffrir et s’abandonner…Séduire et attendre… Avoir été la proie,et châtier le chasseur…Cela en pensée muette afin d’être mieux comprise…Rien imposer, la victime organise sa conscience mutilée…aucun dû… De là-haut une flèche viendra,un signe…une caresse ou un acte qui pique…Tant de petites choses avancées n’ont pas la vocation d’appeler une vengeance…une réponse aux blessures… les questions difficiles seront résolues, la loi du talion sera exclue… Que de soins, que de minuties, que de délicatesses!…alors qu’il y a sans doute des malheurs énormes qui ont sévi! Le fracas ne console pas, la peine pleure doucement… Dans ces boites – dans ces églises- on crée les conditions d’un miracle salvateur. On imagine une fin heureuse à des catastrophes intimes. On se prépare à un nouveau, sous d’autres soleils…

Alain ARNEODO