« Accueil » : une installation de Caroline DAHYOT
folio #2 / MA&D


Caroline DAHYOT est venue installer sa famille-monde dans la salle d’accueil de l’ancien pavillon des femmes du C.H.R. Un lieu qui abrite désormais le Musée Art et Déchirure à Sotteville-lès-Rouen.

Elle travaille au plus juste, avec une étonnante économie de moyens (un escabeau, un tube de couleur, un pinceau, une touche) pour un résultat foisonnant et déconcertant qui joue, comme sans l’avoir voulu, de la répétition et du décalage. C’est très dense et c’est très construit, mais par touches légères et rapides, qui se posent avec justesse exactement là où on ne les attendait pas.

Au centre du dispositif, une grande fresque peinte sur un sol anthracite : des lèvres qui s’unissent jusqu’à ne former qu’une bouche. La lumière émane des corps amoureux : elle est comme le fruit de ce baiser. « Je t’aime de tout mon cœur » se disent-ils mutuellement : un amour-luminaire qui éclaire le miroir obscur de la surface des eaux, comme dans le songe d’une nuit d’été au bord d’un lac. C’est beau. Ceux qui voient ces amoureux le ressentent.
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Tout est promesse : « Nous irons l’un vers l’autre dans le partage sans domination et dans une liberté de paroles bienveillantes – l’amour ne sera plus un chemin de batailles ».

Les cœurs circulent comme des feuilles portées par le vent. C’est le vent paraclet, le souffle de l’Esprit : le consolateur, le défenseur, l’intercesseur. Cette trinité n’est pas la seule grille de lecture de l’œuvre de Caroline Dahyot, mais c’en est une. « Certaines âmes restent pour nous guider » : elle l’inscrit sur la toile. C’est ainsi.

Par Jean-François Guillou
L’image du jour : Éric DEMELIS

L’image du jour : Joseph Ferdinand CHEVAL
Il est important de savoir d’où on vient. L’art brut a une histoire. Et à la source de l’art brut, il y a Hauterives, dans la Drôme, où œuvra Joseph Ferdinand Cheval.
“1879-1912 : 10 000 Journées, 93 000 Heures, 33 ans d’épreuves” pour construire son Palais idéal.
Il fut considéré vers 1920 comme un précurseur de l’architecture surréaliste par André Breton, puis de l’art brut par Jean Dubuffet. Considérant le Palais comme le seul exemple d’architecture naïve, André Malraux en décide le classement en 1969. Picasso, Tinguely, Niki de Saint Phalle vouaient également une admiration sans borne au facteur Cheval.

L’image du jour : Micheline MÉNARD

ARTE : La folie art brut
Uniquement pour celles et ceux que l’art brut intéresse

L’image du jour : Caroline DAHYOT

Un film sur le Musée Art et Déchirure (2019)
un film à revoir :
Dans le cadre de leurs études, les lycéens du lycée Corneille de Rouen avaient réalisé un film sur le musée à l’occasion du dernier Festival Art et Déchirure en 2019.
Réalisation J.-L. Salmen – STS AV Corneille Rouen 2019







