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Qu’est-ce que l’art singulier ?

Un article publié sur ce blog en novembre 2023 à l’occasion de l’exposition de la Collection (nov. 2023-nov. 2024)

Marie-Claude CASABO, sans titre (détail), collection Musée Art et Déchirure

UN ART SINGULIER

L’art singulier regroupe des formes d’expression issues du monde du trouble mental, de la marge, de la déchirure de l’être, mais ce n’est pas seulement l’art des fous, c’est aussi l’art des autodidactes inspirés, des bricoleurs “hors les normes”, des bidouilleurs de l’improbable.
Certains y ont consacré une vie entière, d’autres furent des comètes dans la constellation : chacun sa trajectoire. Mais la question, souvent posée, est celle de la cohérence de cet art, du plus petit dénominateur commun entre toutes ces créations, tous ces parcours disparates.

Notre réponse est de dire que l’art singulier n’est pas un “mouvement” artistique qui serait défini par des normes artistiques, mais plutôt une famille incertaine et mouvante : celle des “sans-papiers” du monde de l’art, le monde des parcours atypiques.

L’art singulier, c’est la foire des différences, c’est un doute créatif, un besoin de faire et d’aller, sans qu’on sache où, ni pourquoi : envie, nécessité, obsession, pulsion, et plaisir aussi.

Jean-François GUILLOU

Nouvel accrochage en cours

Une nouvelle équipe de services civiques, de nouveaux projets : à suivre…


Yves-Jules FLEURI : peintre d’actualités

Yves-Jules Fleuri est né près de Lille en 1960.
Orphelin à six ans, il est placé dans une famille d’accueil puis en institution. Il est ensuite transféré en Belgique à sa majorité en raison d’un manque de place d’accueil pour personnes handicapées en France.
Il travaille dans la menuiserie, pratique le théâtre, l’horticulture, le dessin et la peinture.
Il s’inspire de l’actualité, de célébrités ou d’anonymes.
Il utilise la mine de plomb, la peinture acrylique et surligne les contours au feutre noir ; des légendes identifient les personnages. Des points de suspension scandent sa narration.

Yves-Jules FLEURI, L’INCROYABLE..TALENT..
Yves-Jules FLEURI, accrochage en cours au Musée Art et Déchirure, octobre 2024

Voir aussi la notice qui lui est consacrée sur le site de La Collection de l’art brut à Lausanne.

Joël DELAUNAY : un portrait

Joël DELAUNAY : cofondateur du festival Art et Déchirure en 1989, créateur et directeur du musée Art et Déchirure depuis 2017, Président de l’association « Art et Déchirure » – © Jean-François GUILLOU

« L’art, ça ne guérit pas de la folie, mais ça permet de la vivre. »

« Accueil » : une installation de Caroline DAHYOT

Caroline DAHYOT est venue installer sa famille-monde dans la salle d’accueil de l’ancien pavillon des femmes du C.H.R. Un lieu qui abrite désormais le Musée Art et Déchirure à Sotteville-lès-Rouen.

Dévoilement : le drap est au cœur du propos, en opacité ou en transparence

Elle travaille au plus juste, avec une étonnante économie de moyens (un escabeau, un tube de couleur, un pinceau, une touche) pour un résultat foisonnant et déconcertant qui joue, comme sans l’avoir voulu, de la répétition et du décalage. C’est très dense et c’est très construit, mais par touches légères et rapides, qui se posent avec justesse exactement là où on ne les attendait pas.

Caroline DAHYOT, le Baiser des amoureux, peinture acrylique sur linoléum, 2023, Musée Art et Déchirure – photo JFG

Au centre du dispositif, une grande fresque peinte sur un sol anthracite : des lèvres qui s’unissent jusqu’à ne former qu’une bouche. La lumière émane des corps amoureux : elle est comme le fruit de ce baiser. « Je t’aime de tout mon cœur » se disent-ils mutuellement : un amour-luminaire qui éclaire le miroir obscur de la surface des eaux, comme dans le songe d’une nuit d’été au bord d’un lac. C’est beau. Ceux qui voient ces amoureux le ressentent.

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Tout est promesse : « Nous irons l’un vers l’autre dans le partage sans domination et dans une liberté de paroles bienveillantes – l’amour ne sera plus un chemin de batailles ».

Les cœurs circulent comme des feuilles portées par le vent. C’est le vent paraclet, le souffle de l’Esprit : le consolateur, le défenseur, l’intercesseur. Cette trinité n’est pas la seule grille de lecture de l’œuvre de Caroline Dahyot, mais c’en est une. « Certaines âmes restent pour nous guider » : elle l’inscrit sur la toile. C’est ainsi.

Par Jean-François Guillou

Imaginons un catalogue (suite 2)

Instagram : la page qui compte

Le musée qui accueille

Le musée est ouvert mercredi, samedi et dimanche de 14 h à 17 h.
Bonne visite !

Automne – hiver : le temps de la collection

Le Musée Art et Déchirure le soir – photographie de Henri LOUIS

UN ART SINGULIER

L’art singulier regroupe des formes d’expression issues du monde du trouble mental, de la marge, de la déchirure de l’être, mais c’est aussi l’art des autodidactes inspirés, des bricoleurs “hors les normes”, des bidouilleurs de l’improbable. Certains y ont consacré une vie entière, d’autres furent des comètes dans la constellation : chacun sa trajectoire. Mais la question, souvent posée, est celle de la cohérence de cet art, du plus petit dénominateur commun entre toutes ces créations, tous ces parcours disparates.

Notre réponse est de dire que l’art singulier n’est pas un “mouvement” artistique qui serait défini par des normes artistiques, mais plutôt une famille incertaine et mouvante : celle des “sans-papiers” du monde de l’art, le monde des parcours atypiques.

L’art singulier, c’est la foire des différences, c’est un doute créatif, un besoin de faire et d’aller, sans qu’on sache où ni pourquoi : envie, nécessité, obsession, pulsion, et plaisir aussi.

MONTRER LA COLLECTION

La collection du Musée Art et Déchirure est exceptionnelle. Elle rassemble plus de 300 œuvres acquises ou offertes par plus de 100 artistes au cours des 30 années d’existence du festival Art et Déchirure, imaginé et lancé en 1989 par Joël DELAUNAY.

Cette collection est à la fois la mémoire de cette aventure humaine et culturelle sans équivalent en France et un legs fait aux générations futures. Après la réouverture du musée en mars 2023 et l’exposition-rétrospective de l’œuvre d’André ROBILLARD (mars-septembre 2023), Joël DELAUNAY a donné carte blanche à Corinne GRABER (traductrice de Kurt SCHWITTERS) pour concevoir le nouvel accrochage de cette collection dans la grande salle du musée.

Elle a choisi de privilégier le dialogue entre les œuvres, la musique des couleurs et le rythme des formes et des matières. Les rapprochements sont intuitifs et sans esprit de système, sans chronologie particulière. Chaque visiteur construira sa lecture de la proposition : ici la sensation prime sur l’analyse, mais elle ne l’interdit pas. Bonne visite à vous !

Jean-François Guillou

Accrochage de la salle 2 – scénographie de Corinne GRABER